• Chapitre 4

     

    Mon père est resté quelques minutes avec nous pour prendre des nouvelles des filles puis il nous laisse seul et repart sur son ordinateur pour son boulot.

    Les filles restent bien silencieuses, je sens qu'elles veulent me poser des questions, mais n'osent pas.

    Vicky : Allez y, demandez-moi ce que vous voulez.
    Emeline : Nous ne voulons pas te forcer à faire quoi que ce soit.
    Eloise : On ne voudrait pas te blesser ou te retourner dans un passé douloureux.
    Vicky : Vous savez, je suis encore dans le " passé ". Je n'arrive pas encore à réaliser que je ne suis plus enfermé au chalet dans cette foret si sombre. J'étais tellement seule et abandonner. Ce qui m'a fait tenir le coup, c'était de penser à ma famille, mes amis. J'évitais de penser à la vie que je menais avant parce que ça me faisais encore plus souffrir. J'avais perdu mon confort et ma routine ainsi que mes proches et je ne pensais pas vous retrouver un jour.
    Eloise : Je n'arrive pas à me pardonner le jour où nous t'avons laissé devant le centre commercial. On aurait dû t'attendre.
    Vicky : Si il n'avait pas réussi à me kidnapper ce jour-là, il l'aurait fait un autre jour à un autre moment.
    Emeline : Comment tu peux en être si sûr ?
    Vicky : Il m'a dit qu'il m'avait croisé un jour au centre commercial et qu'il avait eu un coup de foudre pour moi. Il m'a suivi et traquer plusieurs jours jusqu'au moment où il a jugé bon de me kidnapper.
    Emeline : ...
    Vicky : Quoi ? Tu aurais préféré que ça ne se produise pas en votre présence ? Je peux comprendre, ça vous met un poids lourd sur les épaules. Je suis désolé de vous avoir fait subir ça. Bon, je suis fatigué alors je vais monter me reposer. Merci de votre visite.

    Je me suis levé sous leur regard choqué, mon père nous observe avec '' discrétion " et quand je suis en haut des escaliers, il rejoint les filles.

    Eloise : Qu'est ce qui ta prix de lui dire une chose pareille Emeline.
    Emeline : Quoi ? Tu n'aurais pas préféré ne pas subir cette culpabilité ?
    Eloise : Peu importe les circonstances, j'aurais eu de la culpabilité et de l'angoisse pour elle. Elle est notre meilleure amie et elle ne mérite pas ce qui lui arrive et elle ne mérite pas non plus ce que tu as dit.
    Emeline : Moi aussi je me suis inquiété pour elle, je n'ai pas réussi à dormir depuis qu'elle a été kidnappée. J'ai eu aussi peur que toi.
    Eloisie : Tu n'es qu'une conne parfois.
    Romain : Calmez-vous, les filles, tout le monde est sous le choc de toute cette histoire d'accord. Vicky est la plus a plein dans cette histoire et nous ne devons pas nous déchirer, mais nous soutenir pour l'aider à se sortir de cette affaire.

    Elle va avoir clairement besoin de nous tous.

    Emeline : Je suis désolé Mr Landers.
    Romain : Tu n'as pas à t'excuser, tu es soulagé de la revoir donc tu as réagi un peu brutalement. Laissez-là reprendre son souffle pour aujourd'hui.
    Eloise : Je suis désolé pour tout ça Mr Landers, je reviendrais prendre des nouvelles de Vicky.
    Romain : Aucun problème vous êtes les bienvenues à la maison comme toujours.

    Romain raccompagne Emeline et Eloise à la porte et leur souhaite une bonne journée.
     

    Je me suis enfermé dans ma chambre, je suis blessé par les propos d'Emeline, mais je peux comprendre qu'elle a du mal à vivre avec une culpabilité qu'elle n'aurait pas dû avoir. Je n'aurais peut-être pas dû réagir ainsi, mais c'était comme si mon cœur était cassé en mille morceaux.

    J'entends frapper à la porte et mon père demande doucement s'il peut entrer.

    Romain : Je peux rentrer ?
    Vicky : Oui papa.

    Je m'essuie les yeux qui étaient humidifiés par les larmes.

    Romain : Ca va chérie ?
    Vicky : Elle m'a fait de la peine.
    Romain : Ce n'est pas ce qu'elle voulait.
    Vicky : Je sais, je ne pensais pas qu'elle se sentirait coupable à ce point. Peu importe le moment et avec qui j'étais, il avait décidé de me kidnapper dans tous les cas.
    Romain : Met-toi a leur place quelques instants. Imagine que c'était toi la personne qui accompagne cette jeune et jolie jeune fille kidnappée presque sous tes yeux.
    Vicky : Je sais.
    Romain : Mais personne ne peut comprendre ce que tu as subi toi. Je pense qu'elles ont peur de le savoir.
    Vicky : Je ne sais pas si elles arriverons à supporter si je venais à leur expliquer.
    Romain : Elles sont tes meilleures amies et c'est à toi de voir si tu veux qu'elles apprennent les choses par toi ou par les média.
    Vicky : Toi non plus tu ne sais pas tout papa.
    Romain : Je sais chérie. Crois-moi, j'ai vraiment du mal à garder mon calme quand je sais qu'il a mis ses mains sur toi. Mon sang est en ébullition dans mes veines et j'ai vraiment envie de le tuer ce connard.

    Je suis choqué des propos de mon père, jamais je ne l'ai entendu parler comme ça. Jamais une vulgarité, toujours calme et il relativise toujours, mais là, il perd le contrôle de ses émotions.
     

    Nous sommes restés comme ça pendant quelques minutes dans le silence, beaucoup de choses sont passé dans ma tête et je prends une décision importante.

    Vicky : Papa.
    Romain : Oui ?
    Vicky : J'aimerais te raconter ce qu'il m'a fait subir durant mes 3 ans de séquestration.
    Romain : Si tu as besoin de m'en parler je suis là.


    Je sens que la nervosité monte en lui, il sert les dents et tente de rester calme pour que je sois apaisé.


    Vicky : Le premier jour au chalet j'étais attaché et les yeux bandés. J'étais perdu, mais je comprenais vite ce qui m'arrivait. Il avait des rituel qu'il avait imposé dès le premier soir.

    Il me lavait lui-même et en profitait pour toucher mon corps. Le premier soir, il n'en a pas trop abusé, mais suffisamment pour me traumatiser. À partir du lendemain, les rituels devenaient réels et il n'y avait plus de limites aux attouchements. Je me suis détesté parce que mon corps a réagi alors que moi, j'étais en souffrance et j'avais peur.


    Mon père me serre un peu plus fort contre lui. 

    Au bout d'un an où j'étais enfermé dans le chalet, il a voulu absolument fêter notre première année ensemble comme si nous étions un vrai couple. 

    Durant toute cette première année pour me récompenser de ma bonne conduite, j'avais des cadeaux, des livres, une horloge et une radio. Un jour, j'ai allumé la radio et j'ai entendu votre déclaration qui s'adressait à Collin directement. J'étais heureuse d'entendre votre voix et tellement malheureuse de ne pas pouvoir vous rejoindre. Alors, quand il est rentré du travail, je lui ai demandé de me laisser rentrer chez moi que je voulais vous retrouver. Ce soir-là était l'une des punitions les plus durs à supporter. Il m'a frappait, ébouillanté et violé à mainte reprise me laissant agonisé sur le parquet pendant que lui a prit une douche et s'est couché dans le lit.

    Puis arrive le soir des 1 an de malheur avec lui, il m'a acheté une robe et du maquillage et je devais suivre les instructions qu'il m'avait données pour la soirée. Un repas bien spécifique et je devais être irréprochable dans ma robe avec une coiffure et un maquillage qui devait lui donner envie de moi.

    Il me demandait de l'appeler chéri ou autre petit nom d'amour au risque d'être encore une fois puni. Quand il est arrivé j'étais parfaite à ses yeux et ce soir-là, il m'a autorisé à boire de l'alcool. Je n'en ai jamais bu et j'ai très vite perdu le contrôle de moi-même et j'étais consentante pour coucher avec lui. Je m'en veux tu ne peux pas imaginer papa, je me déteste pour cette nuit-là.

    Romain : Tu ne peux pas t'en vouloir chérie.
    Vicky : Si et tu vas comprendre pourquoi.

    Des larmes se forment dans mes yeux, mon père le ressent et m'enlace encore un peu plus contre lui en essayant de contrôler la rage qui le ronge.

    Vicky : Après cette nuit je suis tombé malade. Nausée, tête qui tourne fatigue ...

    Mon père commence à comprendre la nature de ma maladie et il se crispe.

    Vicky : Je n'ai pas réussi a en parler devant vous parce qu'aujourd'hui encore j'en souffre énormément.

    J'ai compris que je n'avais pas eu mes règles depuis un moment, je n'aurais pas pu dire depuis combien de temps comme j'avais plus aucune notion du temps. Le soir, quand il est rentré du boulot, je lui ai demandé un test de grossesse et quand je l'ai fait ça à confirmer mes craintes. J'étais belle et bien enceinte.

    J'ai passé mes 9 mois à prendre soin de lui de la maison et à subir ses pulsions qui étaient plus ou moins violentes suivant son humeur. Parfois rien que de voir mon ventre le foutait en rogne alors il me le faisait payer.

    Sur la fin de grossesse, il a stoppé les viols par contre, je devais continuer à faire mes autres tâches jusqu'au jour ou les contractions ont débarqué. J'ai eu plusieurs heures de souffrance, il n'a jamais voulu m'emmener à l'hôpital alors j'ai accouché seul au sol de la salle de bain et en silence au risque d'être puni. Et ma fille a vu le jour le lendemain matin, elle était si parfaite.

    Romain : Etait ?
    Vicky : Oui, je devais faire en sorte que la nuit il puisse dormir sans être dérangé ni par Lise ni par moi, mais une nuit après mes journées habituels plus la petite et les viols je ne me suis pas réveillé. Quand je me suis levé au petit matin la petite n'était plus dans son petit lit. J'ai cherché partout dans la maison et j'ai trouvé Collin se lavant les mains dans la salle de bain. Elle était pleine de terre et j'ai compris puis il m'a dit qu'il s'était occupé d'elle.

    Quand je me suis enfuie, je suis tombé le nez sur une petite butte de terre ou étais enterré, Lise.

    Voilà, tu connais toute l'histoire comme tu en avais déjà une petite partie sur comment je me suis échappé du chalet.

    Romain : Mon cœur je suis navré de tout ce qu'il t'a fait subir à toi et ma petite fille.

    Je suis surprise d'entendre le mot " petite-fille " et je me suis mise à pleurer dans ses bras. J'ai fini par m'endormir, je ne me souviens plus de rien. Je ne sais pas quand mon père a quitté ma chambre ni a qu'elle moment, je me suis endormi.

    Après que Vicky se soit endormie, je l'ai couché sur son lit pour qu'elle puisse se reposer. Maintenant, je ressens toute la souffrance que ma fille garde en elle. Je ne sais pas comment réagir, j'ai envie de débarquer dans la cellule de se pauvre connard lui arracher la queue et lui enfoncer au fond de la gorge avant de lui arracher les tripes et le laisser agoniser sur place comme il l'a fait à ma fille. Je n'ai jamais eu autant envie de tuer quelqu'un. Je n'ai jamais ressenti autant de colère et de souffrance en même temps.

    J'ai pris une décision, je vais la protéger et la soutenir face au procès qui nous attend sans lui faire ressentir la rage qui se forme au fond de moi. Je vais tout faire pour que ce mec pourrisse en prison et connaisse la souffrance.

    « Chapitre 3 Chapitre 5 »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 25 Novembre 2020 à 16:19

    Le récit de Vicky était poignant, même si on connait l'histoire, la réentende comme ça ça remu.

    Pas facile non plus pour un papa d'entendre ça... tu m'étonnes qu'il ait envie de tuer Collin, il ne mérite que ça d'ailleurs !

    Les amies de Vicky aussi sont traumatisées par ce drame, je comprends leur réaction mais Romain a raison en disant qu'il doivent tous être unis pour aider Vicky et non pas se disputer.

      • Mercredi 25 Novembre 2020 à 16:49

        Et oui pas simple comme situation ! Vicky est la personne qui a le plus subit certe mais y'a une grande souffrance pour les proches de la victime.

    2
    Lundi 25 Janvier 2021 à 14:34

    dur de dire tout ça mais ça sera encore plus dur durant le procès...

      • Mercredi 27 Janvier 2021 à 15:24

        oui il va falloir qu'elle s'accroche 

    3
    Khany
    Lundi 25 Janvier 2021 à 14:43

    Quel courage elle a eu de tout raconter à son père, même ses moments les plus féminins ! Pourvu que cela lui fasse du bien.

      • Mercredi 27 Janvier 2021 à 15:25

        oui pas évident de parler de chose pareil a son père 

    4
    Lundi 25 Janvier 2021 à 18:53

    J'espère que ce Collin sera jeté en prison à vie et qu'il souffrira chaque jour jusqu'à la fin.

      • Mercredi 27 Janvier 2021 à 15:25

        nous verrons bien ce que l'avenir réserve a Collin 

    5
    jjArcenCiel
    Mardi 26 Janvier 2021 à 10:07

    Très poignante la petite Vicky. Comme le disent les filles beaucoup de courage et il va lui en falloir encore plus pendant le procès. Ils vont devoir beaucoup se soutenir les un les autre et faire front ensemble.

      • Mercredi 27 Janvier 2021 à 15:26

        oui heureusement que son papa est la !! Elle va avoir besoin de sa force pour avancer 

    6
    Mercredi 27 Janvier 2021 à 12:47

    Les meilleures amies de Vicky ont été traumatisées par cet enlèvement et s'en veulent tellement depuis ces années :-(

    C'est bien qu'elle arrive à en parler à son père, elle ne peut pas garder tout en elle. C'est courageux de l'avoir fait.

    Son père est là pour la soutenir, l'aimer et la protéger. Quelle douleur pour lui d'apprendre ce que sa fille a subit et qu'il a eu une petite fille.

      • Mercredi 27 Janvier 2021 à 15:26

        oui un traumatisme inoubliable malheureusement !! Elle est marquer au fer rouge a vie

    7
    Samedi 30 Janvier 2021 à 14:02

    Raconter tout ça a son père... c'est courageux. Je m'en remettrais jamais pour Lise je crois, c'est tellement cruel cry

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :